L’art des Lobi évolue en dehors des canons stylistiques, à l’image d’un peuple insoumis et adorateur des esprits de la nature.
La population Lobi – entre 700 000 et 1 million de personnes – habite une région située entre le sud-ouest du Burkina Faso, le nord de la Côte d’Ivoire et le nord-ouest du Ghana. Les Lobi y cultivent le mil et le coton et élèvent du bétail dans les régions de la savane du nord.
La dénomination “Lobi” provient de l’administration coloniale française. Elle regroupe en réalité plusieurs ethnies : Birifor, Dagara, Dyan, Gan Lobi...
Ces vaillants guerriers ont pendant longtemps tenu en échec la politique coloniale française et refusé de se soumettre à quelconque domination. Ainsi, leur religion animiste et leurs rites sont encore particulièrement vivants.
La société Lobi n’a pas d’organisation institutionnelle et ne reconnaît aucune autorité politique. Son principe d’organisation est avant tout religieux, avec souvent un prêtre à la tête du village, descendant du lignage fondateur de la communauté villageoise. Les activités religieuses sont dictées par le rythme des saisons. De grandes fêtes et cérémonies sont notamment organisées pendant la saison sèche, lorsque les champs sont en jachère.
Chez les Lobi, la terre est considérée comme un être divin, au même titre que le fleuve ou la brousse. Même si les mythes évoquent un Dieu créateur (MaWu), les Lobi honorent ainsi les esprits (thil) de la nature.
Sur le toit ou à l’intérieur des maisons, des sanctuaires remplis d’objets – récipients, figures de fer abstraites ou figures “Bateba” de pierre et de bois – sont dédiés à ces thils.
L’art Lobi s’exprime en grande partie par la sculpture sur bois. À Marseille, le Gondwana African Art présente une collection de statuaire Lobi, dans un style suivant une triangulation caractéristique. Souvent, ces statuettes sont recouvertes d’une patine croûteuse, résidu des nombreux sacrifices offerts par les Lobi pour contenter les esprits de la nature.
Ces statues Lobi jouent également un rôle particulièrement éducatif lors des cérémonies d’initiation. Notamment lors du dioro, organisé tous les 7 ans, lors duquel les jeunes garçons et filles de 10 à 15 ans apprennent l’histoire de leur communauté ainsi que les règles morales et religieuses nécessaires à leur entrée dans le monde des adultes.
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